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Libération
Critique

Ticket chic et choc

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Fiction. Portrait du microcosme parisien des années 80 par Marion Vernoux, avec Emma de Caunes.
publié le 15 décembre 2008 à 6h51

Aforce de se vautrer dans une nostalgie nunuche, beaucoup ont pu oublier que les années 80 n'ont pas été le terrain exclusif de Casimir,des choucroutes à la Dynastie et des pubs de Jacques Séguéla. Rien dans les poches remet un peu d'ordre dans ce bazar et rappelle que les fêtes flamboyantes des nuits parisiennes cachaient davantage de désespoir que de folle insouciance.

Cocaïne. Le film de Marion Vernoux traverse les trente dernières années en esquissant le portrait cruel d'une tribu de Parisiens qui s'est épanouie entre squats des Halles et new wave, sida et cocaïne, fric facile et Mitterrand président, Palace et Bains douches. A travers les yeux souvent embués d'Emma de Caunes, alias Marie banlieusarde paumée, la machine à remonter le temps fonctionne comme à la parade à coups d'images d'actualité essaimées tout au long des deux fois deux heures de cette fiction. Le film capture, parfois maladroitement mais sincèrement, la poisseuse mélancolie d'une génération coincée entre le dégoût d'une France giscardienne à l'agonie et la tutelle envahissante des héritiers de 68, sans que l'ombre d'un avenir radieux ne pointe jamais son nez à l'horizon.

L'affaire commence en 1979 avec Marie, 17 ans, qui claque la porte du F4 tristounet de sa mère pour débouler sans un rond au RER Châtelet-les-Halles. De glandeuse à temps plein, elle devient chanteuse à succès, mélange astucieux de Catherine Ringer, Edith Nylon ou Lizzy Mercier. Petite star du Palace et des Ba