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Libération
TRIBUNE

Cette radio veut que sa voix porte

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par Alain Guillemoles, secrétaire général de l’association des journalistes France-Russie.
publié le 8 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 janvier 2009 à 6h51)

Depuis octobre 2008, Radio France internationale est en émoi. La direction de la nouvelle holding France Monde aurait annoncé aux délégués du personnel (selon le communiqué des élus de l’entreprise) le fruit de sa «réflexion» : fermer les rédactions en langues allemande, polonaise, albanaise, serbo-croate, turque et laotienne et redéployer principalement sur Internet et la téléphonie mobile les émissions en russe, mandarin, iranien et vietnamien.

Depuis, les rédactions menacées se mobilisent, lancent des pétitions, cherchent des appuis intellectuels et politiques. De son côté, la direction de France Monde se défend en affirmant que rien n’est arrêté, que ce n’est pas pour tout de suite… tout en expliquant aux journalistes médusés que le temps des tam-tams et des pigeons voyageurs pour communiquer est révolu.

Cette «drôle de guerre» met en évidence l’absence d’une vision claire des objectifs de l’audiovisuel extérieur français. Si sa mission est de promouvoir les valeurs et la culture françaises, pourquoi fermer la rédaction polonaise ou allemande, alors qu’il s’agit d’émissions en direction de pays très francophiles ? S’il se targue d’œuvrer au rapprochement des peuples européens, pourquoi refuser les émissions vers la Turquie qui frappe avec tant d’insistance à nos portes ? Si son objectif est de promouvoir la démocratie et d’informer les citoyens de pays autoritaires, comme la Russie, l’Iran ou la Chine, pourquoi faire passer sur Internet seulement, très limité et contrôlé p