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Libération
TRIBUNE

Des technologues pour la presse écrite

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publié le 29 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 janvier 2009 à 6h51)

Dans le cadre des états généraux de la presse et des rencontres qui ont réuni les professionnels du secteur depuis le mois d'octobre, un sujet a été occulté. Celui des véritables causes de l'impasse économique dans laquelle se trouve la presse écrite. Si la qualité éditoriale était seule en cause, on pourrait certainement accepter que le remède ne vienne que d'une remobilisation intellectuelle des professionnels de l'information. Mais il semble inimaginable que du jour au lendemain, les journaux aient perdu toute qualité rédactionnelle. L'histoire de l'imprimerie et de la presse nous apprend que toutes les mutations depuis Johannes Gutenberg, au XVsiècle, sont dues à des innovations technologiques.

On oublie que l'inventeur allemand de l'impression a d'abord suivi un apprentissage d'orfèvrerie à Strasbourg, qui lui a appris la maîtrise des alliages afin de créer des caractères composés à base de plomb, fer, étain et antimoine. De même, lorsqu'en 1795 Charles Stanhope inventa la presse à imprimer en métal qui allait remplacer celle en bois jusque-là instable, ce fut une mutation majeure. Ou encore, lorsqu'en 1814 les Allemands Friedrich Koenig et Andreas Friedrich Bauer proposent au patron du Times de Londres d'associer leur invention, la presse à cylindre, à la machine à vapeur ; cette découverte permettra l'augmentation du tirage des journaux. Enfin, la création en 1886 de la linotype (machine à écrire en caractères de plomb fondu) par Ottmar Mergenthal