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Libération

Etats-Unis: "Chronicle" d'une presse plombée

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publié le 4 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 mars 2009 à 6h51)

«C'est de ma faute», écrivait, hier sur son blog, Phil Bronstein, le vice-président du San Francisco Chronicle, dernier en date des journaux américains à figurer sur la liste des espèces en voie de disparition.

En 1992, raconte-t-il, la direction du journal s'est réunie pour écouter une présentation sur un phénomène nouveau : Internet. «On nous a montré comment on pouvait se brancher sur les satellites russes et des satellites météo… J'ai trouvé ça cool, mais sans plus. Je n'avais pas compris qu'un énorme camion piégé se dirigeait vers nous sur cette autoroute de l'information, et j'aurais dû le savoir. J'aurais dû contribuer bien davantage à trouver un moyen d'utiliser le Web pour décupler l'impact du journalisme, tout en impliquant nos lecteurs.» Egarée dans ses mea culpa, la presse écrite américaine tâtonne toujours pour trouver un modèle économique viable avec Internet.

Sauvegarde. En attendant, elle est en voie d'être décimée par la crise économique. Les journaux plus célèbres trébuchent les uns après les autres. Tribune Co, qui publie le Los Angeles Times et le Chicago Tribune, est en procédure de sauvegarde depuis décembre. Le mois dernier, c'était le tour du Philadelphia Enquirer à se mettre en «Chapter 11» - une procédure qui permet de geler les créances pendant un temps restreint afin d'éviter la faillite. Le journal de Denver Rocky Mountain News, lancé il y a un siècle