Parfois, ça ne marche pas. Parfois, les super-pouvoirs de la super-modernité découvrent leurs limites. On songe ici au tragique destin d’Ophélie Bretnacher, «la jeune française disparue à Budapest», dont le corps fut le mois dernier retrouvé noyé dans le Danube. Au premier jour de sa dramatique notoriété, c’est sa silhouette qu’on découvrit, plus que les ordinaires photos d’identité accommodant d’ordinaire les victimes des faits divers. D’emblée, en ces images que des caméras de surveillance restituaient, la jeune femme s’identifiait comme issue d’une ère nouvelle, aux mouvements de pixels saccadés par leur basse définition, au pas ferme et déterminé en lequel, d’un taux d’alcoolémie ou d’une suicidaire dépression, tout un chacun s’invita à gloser. Puis, quasi instantanément, vinrent les témoignages de ses congénères d’une école de commerce de Reims où, avant son programme Erasmus, Ophélie Bretnacher avait entamé ses études ; et ce cursus transfrontalier aussi participait d’une mondialisation du sujet perdu dans la capitale magyare, de sa numérique universalisation. Suivit, activée par les réseaux de ses amis virtuels - notamment, paraît-il, le fameux Facebook - la mobilisation d’autant de blogs et de sites, aussi multiples que vains, dans la quête de traces comme en un gigantesque jeu de piste dont l’issue heureuse eût définitivement consacré l’efficience de la grande famille des copains d’avant et d’après, l’humanitaire fratrie des vigilants du World Wide Web. Enfin, comme
Dans la même rubrique