«Nous contestons cette loi sur deux terrains. En premier lieu, celui des libertés, ce qui ne signifie pas que nous défendons une absence de loi. Mais le dispositif qui va être examiné créerait un précédent sur la voie d’une surveillance massive des réseaux et, donc, de la société. Nous récusons l’idée de ramener la problématique de la culture et de l’Internet à celle de surveiller et punir. Le fait de criminaliser toute une génération est une impasse.
«Ensuite, nous avons la conviction que ce projet de loi ne réglera rien. Cela ne ramènera pas un euro à l’industrie de la musique, tout en essayant de s’affranchir des nouveaux usages. L’Etat doit accompagner l’émergence de modèles économiques et réguler les espaces non marchands, comme il l’a fait auparavant à chaque grande rupture technologique. C’est un choix de civilisation auquel nous sommes confrontés. Le droit des auteurs est nécessaire, mais pas pour opposer des artistes à leur public.
«La vraie bataille consiste à régir les rapports entre tous les intervenants, artistes et public, mais aussi majors, producteurs indépendants, intermédiaires, sans oublier les fournisseurs d’accès, qui seraient sans doute plus favorables à débourser les sommes qu’on leur demande pour mener une réflexion sur les nouveaux droits d’auteurs. Nous pouvons aussi faire le pari que la nouvelle exception culturelle française réussisse à faire rimer gratuité avec juste rémunération.
«Enfin, il y a là une mauvaise pédagogie. Comment expliquer que Madam