«Ce n'est pas de la baisse des ventes que l'industrie du disque rend responsable le piratage sur Internet, mais de l'impossibilité d'y développer aujourd'hui des offres légales alternatives». Cette affirmation de Stéphane Bourdoiseau, PDG de Wagram Music et premier producteur indépendant français résume parfaitement l'équation de la loi Création et Internet vue du côté des professionnels de la musique. Autrement dit, pour ces derniers, tant que le téléchargement illégal restera la norme et la consommation d'offres en ligne légales et «monétisées» une pratique marginale, la transition vers un nouveau modèle numérique viable économiquement ne pourra pas avoir lieu. «N'importe quelle offre, aussi attractive soit-elle, restera toujours plus chère que le 100 % gratuit», commente le PDG de Warner, Thierry Chassagne. «Un ennemi invisible mais redoutable» renchérit Jonathan Benassaya, de Deezer, une plateforme d'écoute en ligne gratuite et financée par la publicité.
Mauvais élève. Alors qu'à l'échelle mondiale, le marché du numérique représente aujourd'hui 20 % des revenus, et déjà 39 % outre-Atlantique ou 19 % au Japon, la France, avec un petit 12,5 % de recettes issues du numérique en 2008, se traîne une réputation de mauvais élève. Un retard dont les promoteurs de la loi espèrent qu'il sera rapidement comblé, à partir du moment où le nouveau cadre légal de l'Hadopi sera en place.
Après une longue résistance, les maisons de disques n’ont pas attendu la lo