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Libération
Critique

Commandos nazis de la mort : images inimaginables

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Docu. L’histoire retrouvée des massacres commis par les «Einsatzgruppen».
publié le 16 avril 2009 à 6h52

Il faut voir ce soir la première partie du documentaire sur les Commandos de la mort ou Einsatzgruppen. Il faut voir sans pouvoir y croire. Pourtant les images sont là, des photos et même des films déjà en couleurs : les monceaux de cadavres, les femmes tuées à bout portant, leur bébé dans les bras, les corps pendus aux balcons, les files tragiques d'êtres résignés qui marchent vers la fosse où, quelques minutes plus tard, ils vont être fusillés, les sourires des SS posant fièrement sur les tas de morts rangés selon la technique dite de «la sardine» - chaque condamné obligé de se coucher tête-bêche sur le cadavre du supplicié qui l'a précédé, pour faire ainsi une pile propre et facile à enterrer ou à brûler.

Historiens. Le réalisateur Michaël Prazan a découvert les images oubliées dans les archives à Moscou, à Riga (Lettonie), en Allemagne, mais il a aussi retrouvé des témoins, des voisins, des bourreaux, des victimes miraculeusement rescapées de la tuerie. Et demandé aux meilleurs historiens, Christopher Browning (Des hommes ordinaires, le 101e bataillon de réserve) et Christian Ingrao (les Chasseurs noirs) d'éclairer les événements. Mais soixante-cinq ans plus tard on n'y croit toujours pas. Comment - et pourquoi - avoir organisé la mise à mort d'un million et demi de Juifs d'Europe de l'Est - et aussi de tsiganes et de prisonniers russes - assassinats systématiques expérimentant au fur et à mesure toutes les formes possibles de