Ça y est. Les décrets d’application de la loi dite Hadopi - et la loi elle-même, semble-t-il - attendront, et moi, j’ai téléchargé. Même pas l’impression, ce faisant, de signer un manifeste qui m’identifierait comme un porteur de valises de sans-papiers du côté de Calais, et même pas peur.
Je vous raconte.
Donc, fatigué de chercher, dans vingt boutiques et toujours en vain, ce DVD numérisant le beau film de Jean-Pierre Melville, le Cercle rouge, je me suis résolu à me le procurer par le biais du maudit Net. Selon mes bons copains, ce serait l'affaire de quelques minutes sur n'importe quel site marchand spécialisé, sauf que… Le Cercle rouge, je l'avais vu, il y a longtemps, au cinéma ; je l'avais revu, et bien trois ou quatre fois, à la télé, du temps où la redevance servait à quelque chose ; je l'avais également acquis, pour mon usage domestique et personnel, sous forme de cassette argentique, laquelle s'est inéluctablement et bien vite dégradée, car ces machins-là vieillissent mal. De sorte qu'à la perspective de remettre au pot des ayants droit héritiers de feu Jean-Pierre Melville, je me suis dit que pour le Cercle rouge, j'avais, lors de beaucoup de vies antérieures au numérique, suffisamment craché au bassinet. C'est alors que, sans aucune vergogne, je me suis résolu aux clics qui me feront passer aux yeux de l'insupportable Christine Albanel pour un criminel fieffé. Bien sûr, ça m'a pris un peu de temps mais c'est fait maintenant, et voilà qu'a