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Libération

Criminel, mais gentil

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publié le 16 mai 2009 à 6h52
(mis à jour le 16 mai 2009 à 6h52)

Il semble donc que, pour les partisans de la loi dite Hadopi -et quoiqu'ils s'en défendent - la seule question qui vaille est moins celle de la transmission des savoirs et des œuvres que celle des droits d'auteur. Cette question, évoquée ici la semaine passée (Libération du 9 mai) sur un ton badin, est un mur contre lequel se fracasseront bien des têtes de gondole pétitionneuses.

«A propos, me demandaient mes contradicteurs, vous êtes gratuit ?» Certes, leur répondais-je, gratuites, ces chroniques le sont sur le Net. Mais voici que d'aucuns de mes facétieux lecteurs me rétorquent que les petits travaux d'écriture auxquels j'ai pu m'adonner en dehors de mes heures de travail, et que des éditeurs publièrent, ne le sont pas. Et de me suggérer de les mettre moi-même en ligne. Sans doute pensent-ils que la décision de leur diffusion sur la Toile m'appartient, ce qui n'est contractuellement pas le cas. Qu'ils sachent cependant que, pour ma part, loin de pousser de hauts cris contre le «piratage», voire le «vol» de mon «œuvre», je ne m'opposerais pas à sa diffusion numérique, fût-elle sauvage.

C’est que, comme des milliers de producteurs dont la notoriété est nulle, au regard de celle de, par exemple, Pierre Arditi ou Maxime Le Forestier (gens «de gauche» s’il en est), la promotion que me ferait la Toile me serait, j’en suis bien sûr, d’un autre rapport que le montant de dérisoires droits d’auteur.

Mais on radote, là… Ces questions qui brûlent sont depuis