Le parquet de Paris s'est associé mercredi, cas rarissime, à la demande de la famille d'Ilan Halimi de retirer des kiosques le magazine Choc, qui a publié vendredi, en Une, une photo de son fils lors de sa séquestration par le «gang des barbares».

Il est "exceptionnel" que le ministère public formule une telle demande d'interdiction, a rappelé sa représentante, Pauline Caby, lors d'une audience de référé au TGI de Paris.

Rare précédent: en février 1997, le parquet s'était associé à la demande d'associations catholiques demandant la suppression de l'affiche du film "Larry Flint" de Milos Forman sur la vie de l'empereur du porno américain.

Le parquet avait d'ailleurs réagi dès ce week-end à cette photo, en ouvrant une enquête pénale sur le sujet.

"Puisque la photo se trouve en Une, aucune autre mesure ne serait en mesure de mettre fin au trouble manifestement illicite", a expliqué le procureur au juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, Philippe Jean-Draher.

Le magistrat rendra sa décision en fin de journée.

La mère et les deux soeurs d'Ilan Halimi ont assigné le magazine, en kiosque depuis vendredi, pour "atteinte à l'intimité de la vie privée". Elles réclament quelque 100.000 euros.

Dans son édition de juin, le mensuel a publié une photo du jeune juif de 23 ans aux mains de ses ravisseurs. Le cliché montre Ilan Halimi, pistolet sur la tempe, le visage masqué par un scotch argenté, les poignets entravés, un quotidien posé sur le torse.

Figurant dans le dossi