Les Pays-Bas tentent une solution originale face à la crise de la presse : la «nationalisation» de soixante jeunes journalistes, qui seront payés par l’Etat à la rentrée de septembre pour travailler pendant deux ans dans les grands quotidiens, nationaux et régionaux.
Pour ne pas faire de jaloux, trente titres auront droit chacun à deux journalistes subventionnés. Le système sera instauré sans crainte d’interférence politique, puisque les journaux choisiront eux-mêmes leurs jeunes recrues. Une seule règle leur sera imposée : recruter des journalistes n’ayant pas plus de deux ans d’expérience. Ces derniers seront payés au même tarif que leurs confrères en début de carrière, environ 2 200 euros bruts par mois.
Coups de pouce. Ronald Plasterk, le ministre travailliste de l'Education, de la Culture et des Sciences, lui-même ancien journaliste du quotidien De Volkskrant, a réservé 4 millions d'euros au projet. Il entend «protéger l'emploi des jeunes journalistes, les premiers à être licenciés en temps de crise». Il estime aussi qu'une «nouvelle génération doit être à pied d'œuvre, pour contribuer à l'innovation dont la presse a tant besoin».
La mesure, qui a été demandée par l’Association des journalistes néerlandais (NVJ), fera l’objet d’une clause spécifique dans la prochaine convention collective de la presse. D’autres coups de pouce de l’Etat sont attendus, dans un pays où la presse ressent déjà durement les conséquences de la crise.
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