Lagardère plane toujours au-dessus du Monde. Actionnaire du groupe à 17 % depuis 2005, son nom revient de manière insistante. La période est tendue. Le conseil de surveillance du Monde a voté, le 8 avril, la souscription d'un emprunt de 25 millions d'euros auprès d'un groupe de banques mené par BNP - Paribas, conditionné à la mise en gage de Télérama et de sa régie. Condition à l'obtention du prêt : un engagement de recapitalisation début 2011. Le prêt bancaire est remboursable en mars 2011, tandis que 75 millions d'euros d'ORA (obligations remboursables en actions) arrivent à échéance en 2012. La marge est étroite : d'ici à un an, il faut mettre la maison d'aplomb et trouver des actionnaires, de préférence minoritaires, prêts à mettre au pot.
Lors du conseil de surveillance de début avril, Lagardère a réitéré son droit de préférence en cas de vente des titres du groupe Le Monde.
Dans son édition d'hier, la Tribune donne les détails de la clause de confidentialité : Lagardère peut exercer cette préemption dans un délai de trente jours à compter de la mise en vente, au hasard, de Télérama, et «le projet ne pourra être réalisé à un prix inférieur à celui proposé par Lagardère pendant vingt-quatre mois sauf à proposer à nouveau l'opération à Lagardère».
Sauf que Télérama mis en gage, ce n'est plus tout à fait le même cas de figure. Lors de la négociation du prêt avec la BNP - Paribas, «Lagardère a bloqué pendant trois semaines la c