Menu
Libération
Critique

Allô maman bibine

Article réservé aux abonnés
Télé. M6 diffuse une enquête autour de l’alcoolisme au féminin.
publié le 17 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h52)

Ça commence avec des images qui sont presque devenues des clichés : des jeunes filles (oui, des jeunes filles !) bourrées à la vodka-Redbull, titubant entre deux bars, s'envoyant des apéros dès le matin lors de week-ends binge drinking, ou biture TGV. Ça continue normalement avec une idée de ce qu'elles pourraient être devenues quelques années plus tard : Isabelle, 50 ans, qui tente de résister à l'appel du demi et va entamer sa énième cure demain matin ; Anne-Lise, 41 ans, visage déformé, dépression, qui se bouche le nez pour se forcer à boire son whisky, «son ennemi». Cette mère et son fils de 5 ans qui souffre d'un syndrome d'alcoolisme fœtal (SAF), filmés à la consultation. Enfin, Olivia, la quarantaine, qui portera le «message d'espoir» final de ce docu parfois insoutenable, puisqu'elle s'est tirée de sa descente aux enfers toute seule.

Que ressentir, sinon de la compassion et une impuissance totale devant ces voix pâteuses, ces visages bouffis, le désespoir palpable et la culpabilité de ces quatre mères de famille (évidemment), les défaites prévisibles postcures, les mensonges par honte, le visage désolé des enfants ? Bien sûr qu'on est touché aux larmes par Anne-Lise à qui on a retiré son enfant de 3 ans. Mais l'ensemble n'évite pas les écueils habituels de la télé, limite télé-réalité : à regarder souffrir ces femmes qui se mettent à nu, on se sent péniblement voyeur. Troublé aussi devant la manière de présenter le petit Wilfried atteint d'u