Et voilà, à peine s'était-on habitué à l'«anéfé» de Christine Albanel qu'il va falloir passer au «Bonsoâââr» tonitruant de Frédéric Mitterrand. Il restera peut-être ça de Christine Albanel, cette manière toute particulière de prononcer «en effet», largement moquée, caricaturée, stigmatisée sur Internet à l'occasion d'Hadopi. Et puis il restera Hadopi : la loi création et Internet bien sûr, et la loi sur l'audiovisuel. Autant de textes venus tout droit de Sarkozy qu'elle aura défendus bec et ongles, inlassablement, malgré les revers et les claques, comme un bon petit soldat sans qu'on sache jamais ce qu'elle en pensait vraiment. Drôle de personnage que cette Christine Albanel, ses cols claudine, ses airs de Marie-Chantal un peu guindée, sur la réserve alors que ses collaborateurs la décrivent comme «rigolote et gentille».
Quatre ans à Versailles. Quand elle est nommée en mai 2007, cette agrégée de lettres étonne : elle est une ancienne «plume» de Jacques Chirac, elle n'est donc pas issue des cercles de la Sarkozie triomphante et c'est sans doute en partie ce qu'elle paye aujourd'hui. Et puis elle arrive de Versailles qu'elle a présidé pendant quatre ans, elle est donc plus culture que communication, et c'est justement cette deuxième partie de son portefeuille ministériel qui va lui donner le plus de fil à retordre. D'abord, il lui faut se colleter Georges-Marc Benamou, le vibrionnant conseiller culture de l'Elysée qui s'agite en tout