A peu près 15 425 occurrences de «libre», 25 472 occurrences d'«indépendant», 45 715 occurrences de «Je suis un journaliste» et même une de «Siné Hebdo». Si après ça le message n'est pas passé, c'est à désespérer. Vendredi, c'est un cinéma que France Inter avait réservé pour sa conférence, mais un théâtre aurait été plus adéquat : mesdames et messieurs, veuillez applaudir Hees et Val !
Et la salle a beaucoup ri pour la première de Jean-Luc Hees, président de Radio France, et Philippe Val, directeur de France Inter. «Je me souviens que je n'aimais pas sentir le souffle chaud du PDG sur ma nuque», démarre Hees, ancien patron de France Inter avant de céder la parole à l'actuel, Val. Mais à chaque question sur Inter, ou presque, c'est Hees qui répondra avant Val. La scénographie est importante : Hees à l'avant-scène côté cour en Monsieur Loyal couvant du regard Val un peu en retrait au centre. Et l'exercice est difficile : comment prouver, bon sang de bonsoir, à l'assemblée de journalistes incrédules que c'est pas parce qu'on doit son poste à Nicolas Sarkozy et/ou Carla Bruni que France Inter est aux ordres ?
Soupçon. D'abord, il y a les mots. «A France Inter, on travaille librement», assène Hees. «Liberté totale, liberté absolue», renchérit Nicolas Demorand. «Parfaitement libre», bisse Bruno Duvic, qui remplace Frédéric Pommier (1) dessaisi de la revue sitôt l'arrivée de Val après avoir trop cité