Au XXIe siècle, le nerf de la guerre des industries du spectacle ne s'appelle plus dollar : il s'appelle IP, pour Intellectual Property, soit «Propriété intellectuelle», c'est-à-dire une licence. La dernière démonstration en date, et la plus spectaculaire, de cette guerre fut l'acquisition par Disney de l'usine à superhéros Marvel Comics, qui va lui fournir un régiment d'IP déclinables en infinité de produits. Dans le jeu vidéo aussi, l'IP est devenu le graal dont la quête ne finit jamais. La sphère du jeu forme un creuset prolifique où les héros et les univers sont enfantés à cadence élevée, mais toute la difficulté consiste à les inscrire dans le paysage et à les faire vivre dans la durée. Ceci explique pourquoi l'industrie a salué, dans un rare élan d'admiration collective, le très gros succès en 2007 d'une licence que personne n'attendait : Assassin's Creed, produit par le studio d'origine française Ubisoft et développé par sa prolifique antenne de Montréal.
croisades. De très bonnes critiques et des ventes excellentes (plus de 8,5 millions d'exemplaires écoulés) ont rendu hommage à un jeu à la fois classique et original, qui projetait le joueur au temps des Croisades. Devant ce succès qui a gonflé son aura et ses bénéfices, Ubisoft a pris conscience d'avoir mis la main sur une pépite. Aujourd'hui, à un mois du lancement du deuxième épisode, Ubisoft s'emploie à en faire une mine d'or.
La stratégie retenue est aussi innovante qu