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Libération
Critique

Comment on se tue au travail

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Télé . Diffusion ce soir et mercredi sur France 3 d’un documentaire de Jean-Robert Viallet, résultat de trois ans d’immersion dans des entreprises des Hauts-de-Seine.
publié le 26 octobre 2009 à 0h00

L'actualité l'a suffisamment rappelé ces dernières semaines: le travail abîme, et parfois tue. Mais dans le même temps, le travail lui-même s'en trouve abîmé : c'est ce que s'attelle à démontrer la Mise à mort du travail. Ce triptyque documentaire, réalisé par Jean-Robert Viallet et produit par Christophe Nick (Chroniques de la violence ordinaire), est un objet télé rare, si ce n'est inédit. Et il fallait bien trois volets pour expliquer les manifestations, mais surtout les causes, implacables et invisibles, de la souffrance au travail.

Le documentaire suit une logique didactique, «du particulier au général» comme l'explique Jean-Robert Viallet. D'abord, l'unité de lieu. L'essentiel du documentaire a été filmé dans les Hauts-de-Seine, entre Nanterre et la Défense. Un bassin d'emplois, qui concentre toutes les strates et tous les acteurs du monde du travail : à Nanterre, l'hôpital - qui propose des consultations sur la souffrance au travail - et les prud'hommes, sont à deux pas l'un de l'autre.

Ensuite, le choix des entreprises filmées : des multinationales de service, comme tant d'autres, où travaille la majorité des salariés français. «On ne voulait pas stigmatiser telle ou telle boîte, raconte le réalisateur. L'idée, c'était de filmer du banal. Car plus c'est anodin, plus c'est universel.»

TRANSPARENCE. Mais le monde de l'entreprise est difficile à pénétrer, encore plus caméra au poing. «On m'a souvent claqué l