Berlin vu du ciel, un petit matin de mai 1989. A la faveur des premières lueurs, on aperçoit le Mur, longue balafre qui déchire la ville en deux. Des cris de joie couvrent à peine le vrombissement d'un moteur : «Ça y est, on est passés ! Incroyable !» Il faut attendre le commentaire de la voix off pour saisir cet incipit d'Un mur à Berlin. Ces images, spectaculaires, sont celles d'un homme qui fuit Berlin-Est en ULM. Il est aidé par ses deux frères déjà passés à l'Ouest, dont les engins, pour l'occasion, sont équipés de caméras 8mm.
Cette évasion romanesque condense à merveille le propos de ce film, réalisé par le documentariste Patrick Rotman (Eté 44, les Survivants, Chirac, 68…) Tout y est. L'allégorie, d'abord : cette fuite d'Est en Ouest, c'est celle de tous vers un monde plus libre. Un cheminement qui prend ses sources au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à l'effondrement du Mur puis celui du bloc soviétique. Le réalisateur confirme : «Cette séquence, c'est le symbole absolu de ce que je voulais montrer dans le film : l'histoire d'un long voyage vers la liberté. Dès que j'ai vu ces images, je savais que je les mettrais au début du documentaire.»
Epicentre. Un mur à Berlin ne se contente pas de raconter l'histoire de sa chute, dont on commémore les 20 ans le 9 novembre. Dans ce documentaire, cinquante années de guerre froide sont explorées, décryptées, archives rares à l'appui, la