«Image saisissante», annonçait France 2, en ou- verture de sa synthèse quotidienne sur les manifestations en Iran. Saisissante, en effet, cette vue aérienne d'un escadron de policiers, tentant de se protéger avec leurs boucliers des blocs de pierres jetés par le petit groupe de manifestants qui leur fait face. Tellement saisissante qu'elle fut diffusée au journal de 13 heures, et rediffusée au 20 heures. Avant que des téléspectateurs attentifs s'aperçoivent… que la photo, en fait, avait été prise au Honduras, l'été dernier. Panique soudaine à France 2, qui commence par accuser l'agence expéditrice (AP) et le système d'échanges internationaux (EVN) avant de devoir admettre son erreur. Confondre deux photos (même si certains manifestants sont vêtus de tee-shirts, ce qui rendait peu vraisemblable la provenance iranienne de l'image), cela peut arriver, dans le flux de l'information mondialisée. Mais le plus intéressant reste à venir. Au lendemain de l'erreur fatale, le présentateur du 20 heures de France 2, David Pujadas, présentait ses excuses en ces termes :«L'une des photos présentées hier dans notre compte rendu n'avait en fait aucun lien avec les événements en cours en Iran. Même si le sens général du reportage n'en était pas dénaturé, c'était une erreur et nous nous excusons auprès de vous.» Pas une allusion, dans les excuses de Pujadas, à la vraie provenance de la photo. Le nom du Honduras n'a pas été prononcé. Pourquoi ? Parce qu'alors il aurait fallu expliquer
Silence sur le Honduras
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publié le 4 janvier 2010 à 0h00
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