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Libération

La crise de Gamma comme un déclic

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Le ministère de la Culture reçoit demain les photographes qui remettront une pétition symbole de leur mécontentement.
publié le 1er février 2010 à 0h00

Un coup double par concours de circonstances. Demain le groupe Eyedea (Gamma, Rapho, Keystone, Hoa Qui, Explorer, Jacana…) passe devant le tribunal de commerce. Autant d’agences et de fonds historiques dont le futur est dans le plus complet brouillard. Le même jour, des organisations de photographes sont reçues au ministère de la Culture. Enfin. Les deux événements tombent par hasard le même jour, mais ne sont pas si étrangers l’un à l’autre. Si l’Union des photographes créateurs (UPC), Freelens et la Saif ont les honneurs de la rue de Valois, c’est parce que l’Etat a compris l’urgence de la situation avec un premier redressement judiciaire en juillet, celui de la branche d’Eyedea qui gère Gamma. La légendaire agence au tribunal était du plus mauvais effet. Il y avait manifestement du malaise dans le landerneau photographique.

«Ça fait des années que le photojournalisme est en crise», soupire Wilfrid Estève, président de Freelens. Il y a près d'un an a été lancé un appel à des états généraux de la photographie qui a récolté 13 500 signatures. La pétition sera mise sur la table demain. Ça, c'est le symbole.

Derrière, il y a la crise d'un certain modèle et le cortège de menaces qui pèsent sur la profession. L'utilisation massive des photos signées DR (droits réservés), des photos «libre de droits», des photos à «1 euro», les tarifs divisés par plus de 5 entre 1992 et 2009 dans les grands magazines nationaux, les contrats de cession de droits ne respectant pas la loi, le