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Libération

Des liens flexibles avec le politique

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Fossé . Le regard d’un journaliste québecois installé à Paris sur les pratiques françaises.
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publié le 15 février 2010 à 0h00

Peut-on travailler comme journaliste en étant un membre en règle, voire un élu, d'un parti politique de premier plan ? Posez la question à un journaliste de Grande-Bretagne ou du Canada et vous recevrez en guise de réponse un non retentissant. En France, les avis sont plus partagés, témoignant d'une conception plus «flexible» de l'éthique journalistique. Cet écart de vue a été mis en relief l'été dernier lorsqu'une journaliste du Figaro, Martine Pérez, a écrit un article traitant du malaise de Nicolas Sarkozy. Marianne s'est amusé, le lendemain, des passages du texte relevant la «forme particulièrement éblouissante du chef d'Etat» et «sa manière d'être archiprésent sur tous les fronts, apparemment toujours combatif et ne rechignant jamais devant un déplacement, une annonce, une prise de position, un combat». Un article digne de la «presse cubaine», ironisait le journaliste Régis Soubrouillard, en liant sa complaisance supposée au fait que Martine Pérez siège comme conseillère d'arrondissement UMP dans le IIIe arrondissement de Paris.

Hypocrisie. Martine Pérez reproche à Marianne un injuste procès d'intentions. «Mes activités politiques sont connues depuis longtemps et ne posent pas problème», a-t-elle confié au journal québécois la Presse. Elle affirme qu'elle ne mélange pas ses deux fonctions et ne se sent aucunement contrainte dans ses écrits par ses liens avec l'UMP, n'hésit