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Libération
TRIBUNE

Sauver la presse : la solution Pujadas

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publié le 15 février 2010 à 0h00

Ça canarde. Le syndicat des hiérarques de la presse désespérée tenait, cette semaine, sa première assemblée générale. L'événement se déroulait sur Arte. MM. Elkabbach (Europe 1), Val (France Inter), Fottorino (le Monde), Pujadas (France 2), Ganz (ex-Prisma presse), Giesbert (le Point), Plenel (Mediapart) et Mme Chabot (France 2) livraient leur diagnostic sur le mal dont souffre la presse. L'ensemble, coproduit par Arte et France Inter, était vendu sous l'étiquette «Huit journalistes en colère». Décor noir, visages savamment plongés dans la pénombre : on croyait voir, sur le pont du Titanic, l'état-major responsable en grand uniforme, livrant un ultime debriefing du naufrage, à un improbable public de cormorans insomniaques.

Quintessence du message : la presse peut encore s'en sortir, si elle reste ferme sur sa résistance à la peoplisation, et sur son indépendance, politique et économique. A l'appui, le directeur du Monde,Fottorino, racontait par exemple comment il avait résisté à des appels téléphoniques de Sarkozy, reprochant au Monde son insuffisante couverture d'un voyage présidentiel. Parfait. C'était beau comme du Beuve-Méry.

Plus paradoxal défenseur de l'indépendance, Pujadas estima que les principaux obstacles à l'indépendance étaient… les journalistes eux-mêmes. David Pujadas dénonça la «bien-pensance», c'est-à-dire selon lui : «L'idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort,