Ivor Gaber est professeur au département de journalisme, à la City University of London. Il analyse la situation actuelle de la BBC.
Les propositions du directeur général de la BBC, Mark Thompson, représentent-elles un pas significatif vers une réduction de la taille de la BBC ?
La BBC se trouve actuellement dans une position difficile. Elle a depuis un moment des relations compliquées avec le Labour au pouvoir et les conservateurs, qui, il y a encore un mois, semblaient les mieux placés pour remporter les élections [attendues le 6 mai, ndlr], ont clairement laissé entendre qu'ils considéraient que la BBC était bien trop importante.
Qui plus est, la BBC vient de traverser une année difficile, notamment avec le scandale de Jonathan Ross et Russel Brand [deux présentateurs vedettes qui avaient fait des plaisanteries graveleuses à l'antenne de BBC Radio 1 sur un acteur âgé]. Sans oublier la polémique autour des salaires faramineux des dirigeants de la chaîne qui n'a pas aidé. La BBC a fait ce qu'elle croit qu'elle peut faire, mais ces coupes ne représentent pas une économie faramineuse, elles sont surtout symboliques.
C’est pourtant la première fois de son histoire que la BBC propose de supprimer certains de ces services ?
C'est vrai, pour autant que je sache, c'est la première fois que la BBC propose de carrément supprimer des services, deux radios numériques, Asian Network et BBC Music 6 [lire ci-contre] et une partie du contenu du site web de BBC News. Il s'agit d'un revirement stratégique extrêmement significatif. Mais il est certain que cela ne sera pas suffisant pour les conservateurs, s'ils arrivent au pouvoir. Je ne pense pas qu'ils soient franchement hostiles à la BBC, mais il est certain qu'il