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Libération

Le CSA chatouille la télé

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publié le 22 mars 2010 à 0h00

On les savait chatouilleux, mais tout de même ! Il ne faut pas les chercher, les journalistes et les vedettes de la télé. Tout s’effondre autour d’eux, mais les officiers, sous-officiers, et matelots du Titanic audiovisuel restent cramponnés à leur pouvoir, leurs galons et leurs privilèges.

TF1, qu’on ne savait pas si insolente, est en état de mutinerie. Contre le gouvernement ? Non. Contre le CSA. De quoi s’agit-il ? Deux fois de suite, TF1 a trompé ses téléspectateurs, en leur montrant, lors de deux séances parlementaires, des images d’un hémicycle plein, alors qu’il était quasiment vide. Le CSA a exigé que la chaîne lise à l’antenne un rectificatif. Refus outragé. Levée de boucliers des directions des chaînes. Jamais ! La liberté de la presse est en danger. C’est Staline ! C’est Pinochet !

Les journalistes accourent à la rescousse : les sociétés des journalistes de TF1, France 2 et France 3, publient un communiqué commun, protestant contre cette «atteinte grave et inédite à la liberté de la presse. […] Aucune décision de justice n’est d’ailleurs venue appuyer cette décision administrative, qui jette le discrédit sur l’information diffusée sur nos chaînes, et donc, sur les journalistes. […] La lecture de ces communiqués, plusieurs mois après les faits, nous paraît à la fois grotesque et inefficace». Jusqu’à Reporters sans frontières qui, toutes affaires cessantes, estime les sanctions du CSA «ridicules».

N’empêche. Il faut bien obtempérer. TF1 fait donc lire ledit communiqué