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Libération

De précaution en sécurité, jusqu’où iront-ils ?

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publié le 4 mai 2010 à 0h00

Bien sûr, il y eut la distribution de milliasses de doses de vaccin contre la grippe H1N1, et bien sûr, il y eut l’arrêt du trafic aérien lorsqu’un volcan islandais… Pourtant, au-delà des spectaculaires et extraordinaires mesures que dicte le «principe de précaution», il y a ses applications quotidiennes et multiples, homéopathiques, en quelque sorte, auxquelles l’industrie hi-tech de la modernité fait un champ privilégié : dans le domaine du gadget qui simplifie la vie, on se souviendra longtemps de cette antédiluvienne notice d’utilisation d’un four à micro-ondes invitant l’utilisateur à ne pas y faire sécher des animaux de compagnie.

Pourtant, qu’il n’était pas opportun d’utiliser un ordinateur portable en prenant son bain ou de l’oublier à côté d’une cheminée et à proximité immédiate de trois bûches en combustion, on savait… En ce temps-là, nous frémissions cependant, dans des hôpitaux ou des aéronefs, en imaginant les catastrophes suggérées par des cartels y prohibant l’usage du téléphone portable. Ce temps-là, on le croyait révolu. Mais aujourd’hui que le progrès est réductible à la rencontre de composants électroniques avec des composants électroniques, et que le «principe de précaution» est devenu le plus vigoureux adjuvant à la police de la pensée et à la politique de la peur, c’est l’inflation, chez les rédacteurs de ces notices sécuritaires où trop vaut toujours mieux que pas assez.

Comme l'atteste la toujours drolatique lecture des modes d'emploi, rebaptisés, chez