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Libération

Un hic à «Newsweek»

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Vente. Miné par deux années de pertes, l’hebdo américain cherche un repreneur.
publié le 7 mai 2010 à 0h00

La nouvelle a jeté un froid dans les salles de rédaction américaines : après deux années déficitaires, le magazine Newsweek cherche un repreneur. Son propriétaire, le groupe de presse Washington Post, s'apprête à le mettre en vente.

Une décision «purement économique», reconnaît, amer, le président, Donald Graham, dont le père était à l'origine de l'achat de l'hebdomadaire, en 1961. L'opération avait alors été montée de toutes pièces par Benjamin Bradlee, chef du bureau de Washington de Newsweek et proche du président John F. Kennedy. Sous la direction du Post, le magazine, fondé en 1933, avait longtemps fait office de contrepoids au républicanisme du Time, son aîné sur le marché. Face à l'approche très conservatrice de ce dernier, notamment sur la guerre du Vietnam, Newsweek ciblait un public jeune et s'affichait en défenseur des droits civils ou de la culture pop. C'est une institution de la presse américaine qui chavire. Une de plus. Après le rachat du Wall Street Journal par le magnat australien Rupert Murdoch, et celui du New York Times, à 51%, par le milliardaire mexicain Carlos Slim, l'hebdomadaire pourra-t-il rester américain ? Seule certitude à ce stade, Donald Graham n'a pas l'intention de mettre la clé sous la porte : «Nous trouverons un acheteur, je n'ai aucun doute là-dessus», assure-t-il. La banque d'investissement new-yorkaise Allen & Company a été chargée de trouver un repreneur.