Descentes de police à la Robocop dans les «quartiers sensibles», mâles visites ministérielles témoignant d’une résolution sans faille, expulsions de «Roms» : pendant tout le mois d’août, le pouvoir aura rempli les écrans de télé, et les manchettes des journaux, avec les images et les évocations spectaculaires de son combat sans merci contre les voleurs de poules. Le but de l’opération n’a échappé à aucun spectateur attentif : à toute force, chasser de l’actualité d’autres images d’îlots aux Seychelles, de dames en chapeau au paddock, de décorations attribuées aux chers amis, de chèques à sept zéros établis par le Trésor public au bénéfice des milliardaires nécessiteux.
La rentrée, cette nettoyeuse, dira si l'opération a été efficace. Il est à craindre pour le pouvoir que non. A sa grande surprise, car les victimes de la propagande ne sont pas toujours où l'on croit. Un pouvoir peut aussi se faire intoxiquer par sa propre propagande, et finir par croire à ses propres mensonges. Cela arrivera-t-il aux sarkozystes ? Chaque soir, la télévision leur renvoie l'image de leur déploiement. Et les sondages leur confirment son impact. Le cas de la désormais immortelle enquête Ifop - le Figaro, «révélant» qu'une immense majorité de Français était favorable aux mesures (totalement impraticables, et qui seront retoquées par le Conseil constitutionnel) de déchéance de la nationalité française, ou de sévérité accrue envers les Roms et les «gens du voyage», annoncées par Nicolas Sark