Pas de trêve dans le conflit qui oppose le gouvernement argentin au puissant groupe de presse Clarín. La présidente Cristina Kirchner a allongé une rude estocade la semaine dernière en dénonçant la supposée vente forcée de l'unique fabriquant local de papier journal Papel Prensa, en 1976, aux entreprises Clarín (éditeur du journal du même nom et détenteur de 49% des parts) et la Nación (l'autre grand quotidien argentin, propriétaire de 22% des parts). Selon un rapport de 26 000 pages présenté en direct à la télé et à la radio depuis le palais présidentiel, la vente aurait été réalisée sous la torture, alors que les anciens propriétaires étaient détenus par le régime militaire au pouvoir à l'époque. La présidente a conclu en disant que ce rapport sera transmis à la justice ; elle a également annoncé un projet de loi pour que la production du papier journal soit déclarée d'intérêt public et donc contrôlée par l'Etat.
Les deux journaux visés ont répondu à cette attaque en publiant un communiqué intitulé «Une histoire inventée pour mettre la main sur Papel Prensa», tandis que le principal parti d'opposition, l'Union civique radicale, a déclaré : «Le gouvernement dégrade la démocratie, limite les libertés et détruit la sécurité juridique.»
C'est un témoin direct de la transaction qui jette le discrédit sur la charge présidentielle. Isidoro Graiver, frère de l'ancien propriétaire de Papel Prensa, a publié une lettre affirmant que la vente avait été conclue