Une partie de Canal + a rejoint le côté obscur de la force. Et ne l'a plus vraiment quitté. Selon plusieurs témoignages recueillis ces derniers jours par Libération, le groupe travaille toujours avec Gilles Kaehlin, l'ancien inspecteur des Renseignements généraux, jadis collaborateur de François de Grossouvre à l'Elysée - l'homme de l'ombre de François Mitterrand. Officiellement, après sept ans d'une collaboration avec statut de cadre supérieur, Kaehlin avait disparu des organigrammes le 3 mai 2005. Ce jour-là, Canal + avait annoncé sa démission du poste de directeur des moyens généraux, après la révélation qu'il aurait piloté un service d'enquête interne espionnant des salariés, en particulier Bruno Gaccio.
Chèques. A l'origine du scandale, le livre d'un ex-agent de la DGSE, Pierre Martinet, autrefois appointé par la chaîne pour des opérations de surveillance. En 2005, la direction feignait alors de découvrir les recrues et les méthodes de son flic maison, Gilles Kaehlin. Et se félicitait de son départ. Tout en lui remettant deux chèques pour solde de tout compte, l'un de 150 214 euros, l'autre de 512 135 euros.
Cinq ans après, Gilles Kaehlin crie au complot, jure n'avoir jamais commandité la moindre surveillance de l'auteur des Guignols et… poursuit sa collaboration avec Canal + à travers deux prestataires spécialisés dans la lutte contre le piratage des décodeurs. Deux sociétés, Serela et Thirel, installées à Valbonne, près de Sophia-Antip