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Libération

Louis Giscard d’Estaing, sic et puce

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publié le 14 septembre 2010 à 0h00

Sur les écrans blêmes, empirisme et tâtonnement président à la rédaction de nos petites affaires rédactionnelles ; In girum imus…, comme dit Debord, dans les Larousse et Bescherelle en ligne. Mais plus souvent, la statistique («Essayez avec cette orthographe !») signale, dans des soulignements serpentins - verts pour la syntaxe, rouges pour l'orthographe - nos errements linguistiques. Dans les entreprises de presse écrite, ces coloriages étaient censés alerter le correcteur. Lorsque fut établi le dogme de l'omniscience de la machine, on supprima les correcteurs. Depuis, les béances de l'intelligence très artificielle donnent ponctuellement prétexte à de joyeuses séances de rigolade.

Ainsi jeudi, à la lecture du Monde qui longtemps se targua, en cette matière, d'une rigueur pointue, sinon pointilleuse - la moindre de ses coquetteries. Le vénérable et vespéral quotidien rendait compte ce jour-là de la fronde de Louis Giscard d'Estaing, fils d'un ci-devant président de la République et académicien français, à propos de certain petit arrangement (pas très moral ni très digne, en effet) conclu entre la Mairie de Paris et l'UMP, celle-ci remboursant à celle-là le pognon qu'en son temps, Jacques Chirac piqua dans la caisse de la Ville (épisode dit des «emplois fictifs de la Mairie de Paris», affaire en cours). Et de citer le fils Giscard : «Je ne vois pas pourquoi l'UMP se subtiliserait à la responsabilité politique de Jacques Chirac.»

On suppose,