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Libération

Cher Machin toi-même

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publié le 28 septembre 2010 à 0h00

Plus ça communique, moins ça communique. Toujours plus de trafic dans les très chers tuyaux qui vont vite, et quoi ? Ecartant les milliasses de spams désormais éradiqués par les logiciels ad hoc, tenant pour rien le harcèlement publicitaire mesuré chez moi au rythme quotidien d'une centaine de courriels/jour, considérons un objet lambda qu'une activité professionnelle pourrait à l'extrême rigueur légitimer. Soit, pour exemple, un mail à l'emballage exemplaire reçu au début du mois.

Qu'il émane d'un attaché parlementaire du groupe UMP du Sénat est dans l'ordre des choses de la «communication» politique ; qu'il prenne pour objet la discussion, au Palais du Luxembourg, de la énième loi Sécurité sortie de la fructueuse imagination de l'exécutif, en matière de retape électorale, rien à redire à cela, qui rentre pile-poil dans notre activité chroniqueuse ; et c'est certes bien légitimement, quoi que tout à fait inutilement, que l'envoyeur justifie son envoi par un incongru : «Nous avons pensé que cette actualité pouvait vous intéresser.» (Vous avez raison de penser, les gars, que rien de ce qui touche aux petites saloperies servant de raison d'être au ministre de tutelle ne me laisse tout à fait indifférent, mais la chose ne va-t-elle pas sans dire ? On bosse, là…)

Pourtant, quelque chose ne va pas, qui pollue tout le reste. Le truc réside dans une apostrophe qui se veut sans doute de politesse, mais se révèle pour le coup aussi inadaptée que le fameux «Bo