«Nous sommes une petite Italie.» La citation est signée de Gunta Sloga, ancienne journaliste au quotidien Diena, aujourd'hui responsable du programme média à la fondation Soros, en Lettonie. Dans cette république balte, médias et politique font bon ménage. Les récentes élections législatives viennent de le prouver avec des exemples à la pelle.
L'homme d'affaires Viesturs Koziols, qui vient de racheter en août 51% des actions du quotidien Diena à des Britanniques, est un proche d'Ainars Slesers. Ce dernier n'est autre que l'un des trois grands oligarques lettons, à la tête d'une coalition qui a fait un flop parmi les électeurs. «C'était évidemment un geste politique», note Sergejs Krups, enseignant en communication à l'université de Lettonie. Il y a encore Aivars Lembergs, maire de Ventspils, ville portuaire florissante par laquelle transitent les hydrocarbures russes. Ce propriétaire de deux quotidiens, Nouvelles de Lettonie et l'Indépendant du matin, est sous le coup d'une procédure judiciaire pour corruption.
«A la télévision, la publicité électorale clandestine s'est multipliée», relève Ivars Ijabs, politologue. Andrejs Ekis, directeur général d'une grande télévision privée, siège au conseil d'administration de la coalition «pour une meilleure Lettonie».
La situation générale dans la presse lettonne s'est détériorée ces dernières années. Tout a commencé avec la vente en 2009 de Diena, le fleuro