Au commencement, une ordinaire affaire de réclame, semblable à la centaine/jour que la Toile nous véhicule, à cette différence près que l'intitulé affiche, plutôt que l'invite au lancement d'un technologique bouzin, l'énigmatique proposition «on tue», suffisamment alléchante pour qu'on ouvre la pièce jointe. C'est une photo cadrant serré le même énoncé imprimé sur une banderole et fond d'asphalte. En texte, un rendez-vous le 24 novembre, 10 heures, place du Palais-Royal, suivi d'un numéro de portable «pour en savoir plus». S'il s'agit de couper des têtes, pour sûr, on est partant. Un nuage de curiosité dans une tasse de scepticisme nous fit vérifier l'impression de teasing ainsi suggérée ; c'en était un, mais en forme de bricolage.
Au premier appel, en place du récitatif d'une bande-son enregistrée, la voix ordinaire d'un correspondant ordinaire et vraisemblablement occupé nous invita à laisser un message, nous promettant qu'il «reviendrait vers nous très rapidement». L'expression, à la mode dans le milieu des attaché(e)s de presse et qui sonne aussi malheureusement que le «bonne continuation» des serveurs de restau, avait dans sa maladresse quelque chose de pas fini, d'amateur en quelque sorte, et, partant, d'émouvant, incitant à offrir à notre interlocuteur une seconde chance. Le lendemain, le même, salarié d'un cabinet conseil généraliste en stratégie, communication et toutes ces sortes de choses drôlement baptisé Vae Solis (en