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Libération

Tunisiens, où est l’islamisme ?

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publié le 24 janvier 2011 à 0h00
(mis à jour le 26 janvier 2011 à 14h11)

On les aime bien, les Tunisiens, on les adore, plus que jamais, on ne les a jamais tant aimés, mais franchement, ils ont exagéré. Imaginez ! D’abord, ils ont osé surprendre dans son confort la classe politique française. La droite (qui la veille encore proposait aimablement ses canons à eau à Ben Ali) aussi bien que la gauche (qui a découvert, quelle surprise, que le parti de Ben Ali était encore membre de l’Internationale socialiste). Et ce n’est pas tout.

Dans la même foulée, ils ont pris à contre-pied les télés, et leurs envoyés spéciaux, qui ont majestueusement attendu une bonne dizaine de jours, avant de s’aviser que peut-être, quelque chose était en train de se passer en Tunisie. Faire ce coup-là pendant les fêtes de fin d’année, pendant que les avions français patinent sur les aéroports enneigés, et que quelques centaines de touristes voient leurs vols retardés, a-t-on idée ?

Le pire, c’est le bon tour joué aux experts en poussées islamistes. Amis Tunisiens, où avez-vous donc rangé l’islamisme ? Tout de même, ils auraient pu aligner, en tête des manifs, quelques barbus photogéniques, pour faire plaisir à Sarkozy et Pujadas qui, d’une seule voix, avaient classé Ben Ali à l’inventaire mondial des «remparts contre l’islamisme». On n’en demandait pas beaucoup, deux ou trois, même avec barbe fine, mais si possible en costume typique, pour la photo.

Elle fait peine à voir, la déception à peine dissimulée des présentateurs, depuis le début des «événements». Il fallait voir Puj