«Eh bien, on peut dire que vous venez le bon jour, vous !» lance Vincent Rodriguez, directeur de France Bleu Toulouse. C'était mercredi matin. Après deux longs mois d'attente et de multiples rebondissements (lire ci-contre), la quarante-troisième locale de Radio France vient en effet d'obtenir du CSA l'autorisation d'émettre avec le 90.5 FM sur l'agglomération toulousaine. Initialement prévue pour le 14 décembre, l'ouverture de la station avait été reportée pour faire face à l'opposition des radios privées, qui louchaient sur cette seule fréquence disponible dans la quatrième ville de France. On venait observer un objet étrange : une station qui travaille à blanc. Soit une équipe qui, depuis le 15 novembre, joue à la radio, dans les conditions du direct, mais sans auditeurs. Le forcing du président de Radio France, Jean-Luc Hees, sûr de son bon droit, a marché : la locale commence à émettre dès mercredi à 6 heures du matin.

«Antenne à blanc». Dans les studios, l'équipe de France Bleu Toulouse a la victoire sereine. Pas d'explosion de joie - ils ne doutaient pas, disent-ils, de cette issue heureuse - mais des gens contents de se mettre au travail «pour de vrai», glisse un animateur. «L'antenne à blanc c'est bien, mais il n'aurait pas fallu qu'on fasse un mois de plus, reconnaît Vincent Rodriguez. Ce n'est pas la même réalité, ni la même concentration, quand le rouge est allumé.» «Jusque-là, on n'a pas fait semblant de tr