Menu
Libération

Matignon met le nez dans l’AEF

Article réservé aux abonnés
Budget . Pertes à l’Audiovisuel extérieur.
publié le 9 mars 2011 à 0h00

Avous dégoûter à vie de demander une augmentation… C’est ce que doit se dire Alain de Pouzilhac, PDG de l’Audiovisuel extérieur de la France, l’AEF (qui chapeaute TV5, RFI et France 24). Le 18 février, cet imprudent envoie une lettre à Matignon, demandant d’un ton un peu cavalier une rallonge budgétaire pour l’AEF.

Et quelle rallonge : sur trois ans, elle dépasse joyeusement les 10 millions d’euros, selon nos informations - totalement en dehors des clous de ce qui était prévu avec l’Etat. Le tout sur fond de piteuse guerre des chefs contre Christine Ockrent (la numéro 2 de l’AEF), accusée d’avoir voulu espionner, via une collaboratrice, les ordinateurs de l’AEF.

Bref, Fillon prend vapeur et colle à Pouzilhac une enquête de l'Inspection générale des finances (IGF), selon le Point. Histoire de voir ce qui se passe vraiment dans les comptes de l'Audiovisuel extérieur et surtout de ses filiales, auxquelles les administrateurs de l'Etat n'ont pas accès. Comme le dit poliment la lettre de Matignon à Pouzilhac, il est «nécessaire de disposer d'un diagnostic commun de la situation». En clair : le gouvernement fulmine de financer l'AEF en aveugle. L'enquête de l'IGF pourrait prendre deux mois, et son résultat permettre de dénouer une situation ubuesque où les deux têtes de l'AEF passent leur temps à s'entredégommer. Dénouer : c'est-à-dire virer Pouzilhac, Ockrent, ou les deux. Ce qui ne serait pas pour déplaire à l'intersyndicale de RFI qui, hier encore, a demandé la