Ils ont grandi. Les petits poucets de la presse en ligne française fêtent désormais leurs anniversaires, font les comptes, inaugurent leurs dernières trouvailles. Contre les mauvaises langues qui ne donnaient pas cher de leur peau, ils sont encore là et plastronnent un peu. Deux pure player (1), Slate et Mediapart, avaient choisi le même jour, hier, pour faire parler d'eux. Deux conférences de presse à la suite. Le journalisme de valorisation peut après tout encore servir à ça. La dégringolade de tweets (2) aura déjà bien diffusé le message dans les sphères connectées. On aura même vu passer un «Bon, on vous les envoie» (les journalistes) de Slate à Mediapart. «Bien reçus», aurait-on pu répondre passage Brulon, où la salle était bourrée à craquer pour le discours d'Edwy Plenel. Le tout filmé pour les lecteurs.
«Bible». Deux ans pour l'un - Slate -, trois ans pour l'autre - Mediapart. Des fondateurs venus de la «vieille» presse, qui sont allés en ligne pour tenter l'aventure. «Laboratoires, lieux d'expérimentation et de créativité, poils à gratter, capables par moments d'influencer l'actualité par leurs enquêtes» (3), des têtes chercheuses de ce que peut être le journalisme de demain. Deux carillonnantes annonces hier des deux côtés. Slate, petit frère français de l'américain Slate.com créé en juin 1996, a lancé Wikipol, un site inspiré de Wikipedia, l'encyclopédie collaborative. Imaginé dans la perspective de la présidentielle, il e