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Libération

«Bip, bip», Coyote social

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publié le 12 avril 2011 à 0h00

Des lustres que ça ne m’était arrivé, ça : une contrainte en urgence véritable dans un trou du cul du monde, quasiment inaccessible par le dur sans complément d’autocar, taxi ou charrette à bras. Sept cents bornes aller-retour dans une petite journée, même par grand beau, c’est loin et c’est long. Alors, comme un voyageur de commerce, dans le fauteuil baquet d’une grosse caisse comme dans les pubs télé, genre berline teutonne et avec au manche un complaisant camarade, en voiture, Simone, tu conduis, je klaxonne !

L’autoroute, c’est un monde. Quatre voies dégagées, un billard d’asphalte aux courbes infinies, le bleu du ciel plein de satellites et sous le capot, 250 chevaux bridés par une limitation de vitesse ; 130 km/h, c’est inepte. La modernité l’a compris, qui a conçu ce boîtier gros comme un paquet de cigarettes et malin comme un singe. Il s’appelle Coyote. Sidéré, on découvre le fil à couper le beurre et les trajectoires automobiles. Notre chauffeur, notre pilote, plutôt, active le bouzin qui fait bip, et explique. Ce détecteur de radars les repérera tous, les fixes et les mobiles, par la grâce de la fée interactivité. Ponctuellement, l’écran de la bête affiche le nombre d’abonnés au club qui, sur cette portion d’autoroute et par un simple clic, signaleront aux suivants le gendarme planqué et le pandore banalisé. Pour l’heure, ce samedi, nous avons devant nous 31 informateurs «trois étoiles» (car la fiabilité de leurs tuyaux est statistiquement avérée), dont le premier à