Voici donc Nicolas Hulot entré en piste, devant l’habituelle forêt de caméras. Que dit-il, dans sa déclaration solennelle ? Des généralités creuses. Pas un mot sur le nucléaire, ni sur le réchauffement. Il se rattrape le lendemain à la radio : oui, bien entendu, il faudra voir à sortir du nucléaire. C’est un tournant, reconnaît-il. Il ne l’a pas toujours pensé (du temps qu’il était sponsorisé par EDF, par exemple). Tout le monde a le droit de changer d’avis, plaide-t-il, et de rencontrer Dieu.
Relatant sa mue d’animateur héliporté en humble candidat, il a la voix qui vibre, sur France Inter. Elle vibre bien. Comme une voix de radio. Elle n’est d’ailleurs que l’ultime vibration d’une vibration de sincérité de tout l’être, à quoi se reconnaissent les bêtes de télé. C’est important, de bien vibrer, quand on veut faire vibrer les foules. Pour l’aventure, il a tout lâché. D’une main : sa fondation (laissée à des amis, mais EDF a promis de continuer à sponsoriser), son émission (congé sabbatique), les royalties de sa gamme de gels douche (reversées à des ONG sud-américaines, le temps de la campagne. Les Sud-Américains vont regretter que la campagne soit si courte). Il s’engage à fond dans le défi de nous faire vibrer pour la planète, mais c’est un engagement temporaire. C’est un sauveur en CDD. C’est la limite de sa vibration.
Toute la semaine a vibré, d’ailleurs. Dominique de Villepin a fait vibrer les vitres, à coups de «revenu citoyen», de «refondation politique», et de «républiq