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Libération

La presse remise à plats

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Recettes . Cédant à la vogue des émissions culinaires à la télé, plusieurs magazines se sont lancés à l’assaut de ce créneau juteux en version luxueuse.
publié le 29 avril 2011 à 0h00

Les Français ne cuisinent pas tant que ça. Ils passent moins de temps aux fourneaux, quarante-huit minutes par jour, que la moyenne des pays de l’OCDE, soixante-quatre minutes (1). Est-ce pour rattraper ce défaut d’assiduité que, suivant la folie de la télé culinaire, de nouveaux magazines sur le sujet paraissent en kiosque ? La cuisine a toujours eu bonne presse depuis l’invention des recettes en fiches. L’obsession du manger sain l’a décloisonnée du secteur pratique pour irradier ailleurs. L’évolution de la société passe aussi par le maniement des casseroles et un militantisme de l’assiette.

Julien Pham, 27 ans, rédacteur en chef de Fricote (tiré à 50 000 exemplaires, 4,50 euros), se trouvait fort marri de ne pas se reconnaître dans les titres existants : «Ils visaient soit ma grande sœur qui veut perdre 14 grammes avant l'été, soit ma mère qui a envie de préparer facilement une blanquette de veau.» Cet «épicurien urbain», comme il se définit, a souhaité créer un trimestriel bilingue (en français et en anglais) qui donne dans la recette et les bons plans en toute modestie («Nous ne sommes ni des critiques, ni des experts») mais aussi dans le beau («Notre agence WAF publie avec succès le trimestriel tendance Shoes Up depuis 2004»).

Papilles. Même frustration chez Zeste (tiré à 90 000 exemplaires, 3,90 euros), trimestriel qui rôde son numéro un chez les marchands de journaux jusqu'en mai. «Il nous sembl