Rien ne va plus. Voici que, de plus en plus, la presse populaire britannique se retrouve empêchée de faire son travail correctement, à savoir étaler sur la place publique les turpitudes sordides des vedettes de tout poil. Dans un pays où Voici fait figure d'enfant de chœur, c'est presque une révolution. Trois footballeurs de Premier League, un acteur célèbre, un député, un journaliste de la BBC, un ancien banquier : ces jours-ci, les célébrités se bousculent dans les cours de justice pour obtenir des gagging orders, soit des «injonctions». Et bloquer ainsi la publication de détails gênants sur leurs vies privées.
En général et en majorité, ces détails ne sont que de simples adultères. Qui varient selon les personnes concernées, avec tout de même une certaine prédilection pour les prostituées (une, deux ou trois à la fois) et les bombasses tout juste sorties d'une énième édition de Big Brother. Bref, pour le Sun et News of the World, deux publications phares du groupe de médias de Rupert Murdoch, c'est la catastrophe. Alors qu'il n'existe pas, au Royaume-Uni, de loi écrite sur la protection de la vie privée, les sauteries extraconjugales des célébrités représentent leur fonds de commerce. En plus, au-delà de la simple injonction, les juges accordent de plus en plus de «super injonctions». Ces dernières interdisent à quiconque de dire… qu'une injonction a été prise pour empêcher la publication d'informations gênantes sur un individu