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Ci-gît la radio numérique terrestre

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Ondes . Dans son rapport, David Kessler propose un moratoire de deux à trois ans pour la mise en œuvre de la RNT. Un enterrement annoncé.
publié le 12 mai 2011 à 0h00

La radio numérique terrestre (RNT) est morte deux fois. La première remonte à novembre 2009, avec un rapport, celui de l'ancien président de France Télévisions Marc Tessier, qui l'enterrait pour cause de coût trop élevé et d'opposition des grosses radios privées. La seconde date d'hier, le rapport de David Kessler. L'ancien directeur de France Culture et actuel DG des Inrocks offre des funérailles plus discrètes, mais des funérailles quand même : il propose un moratoire de deux à trois ans sur son déploiement. «Un lancement massif et général de la RNT nous paraît, à supposer qu'il soit souhaitable, devoir être écarté à court terme, faute de moyens.» Il ajoute, sympa : «Cela ne signifie pas, pour autant, que la RNT reste sans avenir.»

financement. Le déploiement de la RNT a été gravé dans le marbre par la loi sur l'audiovisuel de mars 2007 : à compter de septembre 2012, tous les terminaux devaient être compatibles RNT. Mais, depuis, son lancement a été repoussé plusieurs fois : dans le monde de la radio, cette nouvelle technologie et les conditions de son déploiement ne font franchement pas l'unanimité. Notamment auprès des grosses radios privées qui y sont farouchement opposées et ont pesé de tout leur poids pour que la RNT ne voie pas le jour.

Dans son rapport, David Kessler liste les arguments des pro-RNT - modernisation du média, augmentation de l'offre, extension de couverture de certaines stations -, et des antis - morcellement