Malgré tout leur pouvoir et toute leur richesse, les trois grands constructeurs de consoles ne peuvent échapper à la fatalité qui les transforme chaque printemps, à l'occasion de l'E3, en véritables marchands de tapis, en bonimenteurs qu'aucun excès verbal n'effraie. Ici, tout est «bombastic» ou «fantastic». Tout est «huge» et «gorgeous». Tout est «révolutionnaire» et «inédit». Du coup, la compétition entre Microsoft, Sony et Nintendo, déplacée sur le terrain de la communication, finit par produire cet effet paradoxal : à force de vouloir se distinguer à grands coups de superlatifs, ils produisent tous la même soupe promotionnelle, trop salée d'adjectifs. Pourtant, si l'on détaille le menu de leurs conférences de presse, on trouve largement matière à définir des identités singulières et de véritables empreintes personnelles. Qu'elles soient stratégiques ou ludiques, elles confèrent à chacun sa propre légitimité. Néanmoins, en ce qui concerne l'édition 2011, c'est sans doute la toujours rebondissante maison Mario qui a le mieux tiré son épingle de ce petit jeu-là.
Bestiole. En révélant le nom et les images de sa nouvelle console de salon, la Wii U (jeu de mots phonétique qui ajoute le «You» au «We», comme l'a expliqué Reggie Fils-Aimé, président de la branche américaine), Nintendo s'est assuré le plus bel effet bouche bée de la semaine. En fait, la console elle-même n'a pas été dévoilée, mais sa manette oui