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Libération

Anciens et nouveaux tabous de la télé

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publié le 27 juin 2011 à 0h00

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, le ministre de l’Industrie, Eric Besson, a quitté l’autre semaine le plateau de Capital, sur M6, énervé par l’insistance des questions sur le coût du démantèlement des centrales nucléaires, et sur la sûreté de ces centrales. Impossible, donc, de l’ignorer : à peine s’était-il levé de son siège, que l’incident «buzzait» sur le Web. Questionné sur ce départ, acculé à la transparence, Besson fanfaronnait sur son compte Twitter qu’il ne craignait nullement la diffusion intégrale de la séquence. Aussitôt délivrée cette autorisation implicite, M6 diffusait donc ladite séquence sur son site (mais pas dans l’émission elle-même, on ne va tout de même pas montrer aux télespectateurs ce que l’on peut montrer aux internautes).

Un ministre quittant un plateau de télévision parce qu'il est mis en difficulté sur le nucléaire : l'image pourrait symboliser l'arrogance nucléocrate du gouvernement français face à la pugnacité nouvelle de la presse. Certes, cette victoire de M6 sur Besson a été remportée par quelques coups au-dessous de la ceinture. C'est à coups d'affirmations réitérées, parfois non étayées, que Guy Lagache l'a emporté par forfait. S'écoutant avec ravissement poser ses questions, à grands coups de «Vous reconnaissez malgré tout», de «En tout cas ce qui est clair», ou de «Est-ce que ce n'est pas le moment de respecter la volonté du peuple ?», surjouant le journaliste opiniâtre de la BBC, Lagache pouvait parfois éner