C'est un miracle quotidien. Les journaux nationaux arrivent tout frais le matin en kiosques. Imprimés, déposés, expédiés dans tout le pays et à l'étranger, sept jours sur sept. Sont distribués 3 500 titres dans un réseau de 29 000 points de vente. Grâce à qui ? Aux messageries. Par ricochets, à Bichet. La loi Bichet s'apparente à «une colonne du temple de notre République», selon le député UMP Pierre-Christophe Baguet, rapporteur d'une proposition de loi qui va rectifier la colonne.
Née le 2 avril 1947, la loi Bichet régit la distribution de la presse en France, encadre l'acheminement des journaux et magazines sur le territoire. Une exception française mise à mal par la crise de la presse. «L'organisation de la distribution est en difficulté, conséquence de la baisse significative de la vente au numéro de 20% en cinq ans, et du transfert sur l'abonnement et le portage», a notamment expliqué Anne-Marie Couderc, directrice générale de Presstalis (ex-Nouvelles Messageries de la presse parisienne, NMPP) lors d'une table ronde à l'Assemblée nationale.
Toucher ou abroger la loi Bichet tenait, il y a encore peu, du crime de lèse-majesté. Le texte, voté par les sénateurs le 5 mai, passe à l’Assemblée nationale le 5 juillet. Sans être révolutionnaire, cette modification a été acceptée par toute la profession.
Faillite. On a oublié Robert Bichet. Ce résistant et député franc-comtois a été ministre de l'Information dans le gouvernement de Georges Bidault