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Libération

Presse et télés : un mois et demi info la caisse

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Editions spéciales, unes par milliers, analyses en tous genres… Depuis le 14 mai, l’affaire DSK a déclenché une frénésie dans les rédactions, qui s’interrogent sur leurs pratiques.
publié le 2 juillet 2011 à 0h00

Elle était la «victime», parfois «présumée». En un tournemain ou plutôt un urgent de l'AFP annonçant dans la nuit de jeudi à vendredi, à 3 h 30, le scoop du New York Times («Case against Strauss-Kahn near collapse»), elle est devenue, dans les mots des médias, «la femme de chambre» ou «l'accusatrice», c'est selon.

«Scandaleux». Illico, les radios sont entrées dans cette nouvelle danse, France Inter évoquant notamment «ce procureur bardé de certitudes» qui avait osé envoyer au trou l'ancien directeur du FMI. Illico, TF1 et France 2 ont annoncé des éditions spéciales pour la comparution de DSK. Illico, les chaînes info se sont mises à turbiner comme elles le font depuis le 14 mai, au fil des hoquets d'actualité de l'affaire. Illico, les analyses les plus pointues ont commencé à fleurir. Ainsi, pendant qu'en bas de l'écran s'inscrivait «Affaire DSK : la plaignante n'aurait pas cessé de mentir depuis le 14 mai», celle d'Olivier Mazerolle sur BFMTV : «Les Français peuvent se dire "cet homme a été accusé à tort, c'est absolument scandaleux, s'il a sauté une femme de chambre, ça ne nous regarde pas, on s'en fout".»

Après avoir dépiauté l'affaire Strauss-Kahn par tous les angles, après avoir écumé la Guinée et gratté à toutes les portes de tous les appartements du Bronx pour retrouver vrais faux voisins et faux demi-frère, après voir interviewé toutes les femmes journalistes sur leurs relations avec DSK, l