Sonnés. Assommés. Sidérés. La décision de Rupert Murdoch de prononcer la fin brutale de la parution de News of the World, l'un des fleurons de son empire, a totalement pris de court le monde des médias et de la politique britanniques. Le dernier numéro du journal dominical, fondé en 1843, racheté par Murdoch en 1969 à l'autre magnat des médias Robert Maxwell, paraîtra dimanche, après-demain.
Et, ironiquement, la mort du champion des scoops toute catégorie, journal le plus lu en langue anglaise avec plus de 2,8 millions d’exemplaires par semaine, aura été précipitée par les écoutes illégales des téléphones portables de personnes décédées. Des adolescentes assassinées, des soldats tués en Afghanistan, des victimes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres.
Prison. «News of the World fermera après la publication d'un dernier numéro ce week-end», a annoncé solennellement dans un mail aux 200 salariés du journal, puis dans un communiqué, James Murdoch, président de News International, la branche britannique de News Corporation fondé par son père Rupert. Journaliste déguisé en cheikh pour piéger les people, informateurs grassement payés, les méthodes «journalistiques» de News of the World n'ont jamais été à l'avant-garde de l'éthique. La découverte, en 2006, que les téléphones portables de célébrités, acteurs, hommes politiques ou proches de la famille royale, avaient été espionnés par un journaliste du tabloïd n'avait pas particulièrement