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Libération

Une révolution déconnectée

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Confusion sur Internet, tout juste rétabli, journalistes reclus à Tripoli : les médias peinent à faire leur travail.
publié le 23 août 2011 à 0h00

Il y a eu Tunis et son cyberactiviste devenant ministre, il y a eu Le Caire et ses blogueurs en direct de la place Tahrir, il n’y aura pas Tripoli. La révolution libyenne s’est faite classique, sans témoignage sur Facebook, ni sur Twitter et pour cause : depuis mars, le régime avait tout bonnement coupé Internet. Afin, précisément, de faire taire les appels à manifester qui commençaient à circuler sur les réseaux sociaux. Et puis, dimanche, premier signe d’une libération de Tripoli, les connexions ont été rétablies.

Du coup, les échos de l’événement sont profus et parfois dissonants. Dans la nuit de dimanche à lundi sur Twitter, Kadhafi a été tué, puis non, puis oui, puis sur le départ (pour le Venezuela, l’Algérie et l’Afrique du Sud, c’est selon), puis arrêté (mais c’était son fils), puis, puis, puis… Ahmed Shreef, un internaute qui se dit tripolitain, poste depuis son compte des infos sur les événements en cours et donne, à l’attention des forces de l’Otan, les coordonnées géographiques de snipers planqués sur les toits. Pratique. Sur le réseau social, on s’échange et on tente de recouper les infos glanées sur Al-Jezira et consorts, des journalistes interrogent d’autres journalistes pour savoir si la route pour Tripoli via la Tunisie est ouverte. Pour avoir des nouvelles des envoyés spéciaux à Tripoli, il faut, sur Twitter, taper «Rixos», du nom de l’hôtel où une grande partie d’entre eux sont installés et d’où ils envoient des messages.

Les journalistes ne peuvent quitter