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Libération

La levée en masse des mégariches

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publié le 29 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 29 août 2011 à 16h39)

Heureusement, tout de même, qu'il y a les riches. On ne savait plus où trouver l'argent, ni comment apaiser la colère de Standard and Poor's. Providentiellement, à la fin de l'été, s'offrit en sacrifice une catégorie inattendue : les riches. Pardon : les mégariches. La corde au cou, le patron de Publicis, Maurice Lévy, réveilla la France en vacances en exigeant dans le Monde que l'on prenne un peu d'argent à «ceux que la vie a préservés». TF1 s'extasia le soir même devant ce geste de «supercitoyen». A condition, précisa néanmoins Lévy, qu'on prenne beaucoup d'argent aux pauvres (précision que TF1 oublia de mentionner). Au nombre des valeurs humaines qui l'animent, le mégariche compte le sens de la justice : il veut bien donner un peu, mais seulement si le pauvre donne beaucoup. C'est équitable. Ce doit même être de gauche (l'actionnaire de référence de Publicis, ne l'oublions jamais, est Elisabeth Badinter, femme de gauche). Derrière le franc-tireur, une délégation d'une quinzaine de mégariches exprima dans le Nouvel Obs la même sommation : «Taxez-nous !». Le mégariche n'offre pas son aumône : il exige qu'on la lui prenne. Le réflexe de l'impératif ne se perd pas si facilement. Parmi ces mégariches, d'ailleurs, le propriétaire de l'Obs en personne, Claude Perdriel (dont on espère que ce bon «coup de presse», boostant les ventes, l'aura encore un peu enrichi, ce qui ne sera que justice).

Etrangement d'ailleurs, le directeur de l